Comprendre le diabète en quelques chiffres

Le diabète touche

1 personne sur 11
dans le monde

450 millions de diabétiques dans le monde

5% de diabétiques en France

En France, le nombre de diabétique a doublé en 10 ans : 4 millions de diabétiques soit 5 % de la population

Plus de 800 000 personnes sont diabétiques sans le savoir soit 1 personne sur 5.

25 000 diabétiques dans le département

6% de la population des Pyrénées-Orientales

On distingue 3 types de glycémies :

Le diabète est une maladie chronique définie par une glycémie veineuse à jeun supérieure ou égale à 1.26 g/L, constatée à 2 reprises.

Les cellules de notre corps ont besoin de carburant pour fonctionner. Le sucre est le principal carburant de l’organisme. Pour pouvoir jouer ce rôle, il faut que le sucre rentre dans les cellules. Or tout se passe comme si les cellules étaient fermées à clé. Cette clé c’est l’insuline, hormone fabriquée par notre pancréas.

Je suis diabétique parce que :

Je n’ai pas la clé car mon pancréas ne fabrique plus d’insuline : C’est le diabète de type 1

La serrure est rouillée, mon pancréas fabrique de l’insuline mais mon corps résiste à son action : C’est le diabète de type 2

Le diabète de type 1

Ce type de diabète anciennement appelé diabète insulinodépendant est caractérisé par :

  • La destruction par l’organisme lui-même des cellules du pancréas fabriquant l’insuline
  • Un sujet plutôt jeune, sans surpoids.
  • Un début brutal avec une soif intense, des urines fréquentes et abondantes, un amaigrissement voire un coma acido-cétosique.
  • La mise en place d’un traitement par insuline d’emblée.


Le diabète de type 2

Ce type de diabète anciennement appelé diabète non insulinodépendant est caractérisé par :

  • Un état d’insulinorésistance.
  • Un sujet de la soixantaine, en surpoids ou obèse, sédentaire.
  • Une découverte le plus souvent sur un bilan systématique chez un patient qui ne se sent pas malade, d’où un retard diagnostic de 10 ans en moyenne.
  • Un traitement basé dans un premier temps sur une diététique adaptée et de l’activité physique auxquels on peut y associer des comprimés si cela n’est pas suffisant. L’insuline ne devient nécessaire qu’après 10 à 15 ans d’évolution en moyenne.

Le diabète est-il une maladie grave ?

NON en l’absence de complication
OUI par les complications qu’il provoque lorsqu’il est déséquilibré. En effet, les complications réduisent l’espérance de vie de 10 à 15 ans en moyenne.

Il n’y a pas de petit diabète. Tout diabète déséquilibré, qu’il soit insuliné ou non, peut provoquer des complications graves. Ce n’est donc pas l’insuline qui fait la gravité du diabète.

On ne guérit pas du diabète car il s’agit d’une maladie chronique mais on peut éviter ou ralentir la survenue de complications graves du diabète.

On peut éviter ou ralentir les complications par une prise en charge globale du diabète ET des facteurs de risques associés : excès de poids, hypertension artérielle, excès de graisse dans le sang, sédentarité et tabac.

Il est important de faire le bilan des complications tous les 1 ou 2 ans :

  • Un bilan lipidique et une créatinine (contrôle de la fonction rénale)
  • Un fond d’œil
  • Une consultation cardiologique ou score calcique après 45 ans
  • Un écho-doppler des vaisseaux du cou et des membres inférieurs
  • Une microalbuminurie sur les urines des 24 heures

L’HbA1C (hémoglobine glyquée) est à réaliser tous les 3 mois. Elle permet d’évaluer votre équilibre glycémique sur les 3 derniers mois.

L’objectif est qu’elle soit inférieure ou égale à 7%.

Et il ne faut pas oublier l’hygiène des pieds et de la peau.

Vous pouvez faire le bilan des complications

  • Soit en externe : votre endocrinologue établit, lors de la consultation, une ordonnance pour que vous puissiez prendre RDV chez les différents spécialistes de votre choix.
  • Soit en hôpital de jour : votre endocrinologue établit, lors de la consultation, une ordonnance pour la réalisation de ce bilan durant une journée dans le service d’Endocrinologie au Centre Hospitalier de Perpignan.


Ce bilan est nécessaire pour faire le point sur d’éventuelles complications de votre diabète.
Tous les examens que vous passerez sont indolores et ne nécessitent aucune préparation particulière.

Le fond d’œil

Il est réalisé par un ophtalmologue.
Cet examen est nécessaire afin de dépister une atteinte de la rétine pouvant provoquer des troubles de la vision et, en l’absence de traitement, une malvoyance voire une cécité.
Pour réaliser cet examen, l’ophtalmologue va, dans un premier temps, mettre des gouttes dans vos yeux afin de dilater (élargir) les pupilles. Ce collyre peut provoquer une sensation passagère de brûlure mais cela disparaît en quelques secondes.
A noter : ce collyre occasionne des troubles de la vision qui disparaissent spontanément en quelques heures. Pensez donc à venir accompagné à cet examen car vous ne pourrez pas conduire pour le retour.

Le score calcique

Il est déterminé par la réalisation d’un scanner thoracique. Il est réalisé sans injection d’iode donc sans perfusion. L’examen ne dure que quelques minutes et il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Ce score quantifie l’athérome coronaire, c’est-à-dire l’étendue des dépôts athéromateux calcifiés (cholestérol) au niveau des parois des artères du cœur.
Résultat :
– De 0 à 100 : examen normal
– De 101 à 400 : examen à interpréter en fonction de l’âge
– Supérieur à 400 : examen nécessitant des explorations complémentaire avec votre cardiologue.

Echo doppler artériel

Il est réalisé par un angiologue. Aucune précaution particulière n’est nécessaire pour cet examen qui est totalement indolore et non irradiant. Il dure environ 30 minutes. Il permet de dépister les plaques d’athérome (cholestérol) qui entraînent la diminution du calibre des artères.
Deux territoires sont examinés :
Les troncs supra-aortiques (TSAO) où sont examinées les vaisseaux du cou qui acheminent le sang du cœur vers la tête et les membres supérieurs.
Les membres inférieurs

Des études de prévention du diabète chez les personnes à risques ont montré qu’il était possible de prévenir l’apparition du diabète par une diététique adaptée et par une activité physique régulière.

Il est important car 800 000 personnes sont diabétiques sans le savoir. Il y a donc un retard diagnostique important et cela entraîne des coûts de santé élevés.
Un diagnostic précoce permettrait donc de ralentir l’évolution de la maladie et la survenue des complications.

Dépister : qui, quand et comment ?

Une glycémie veineuse à jeun à faire tous les 3 ans pour les personnes de plus de 45 ans ayant 1 des facteurs suivants :

  • Excès de poids
  • Hypertension artérielle
  • Excès de graisse dans le sang
  • Une ou plusieurs personnes diabétiques dans la famille
  • Un antécédent de diabète gestationnel ou d’enfant ayant un poids supérieur à 4 kg à la naissance.


Une glycémie veineuse à jeun à faire tous les 1 à 3 ans pour les personnes de plus de 45 ans ayant plusieurs des facteurs précédemment cités.

Une glycémie veineuse à jeun à faire tous les ans pour les personnes dont la glycémie à jeun se situe entre 1.10 et 1.25 g/L

Le pancréas artificiel

Le pancréas artificiel est une réelle innovation dans le monde de la diabétologie et constitue une avancée majeure pour les patients diabétiques de type 1. Il s’agit d’un système qui mime la production d’insuline à l’aide d’un triptyque qui fonctionne en boucle fermée. Il permet d’améliorer le contrôle glycémique et la qualité de vie des patients diabétiques.

L’étape-clé remonte à 2011 quand, pour la première fois, de manière contemporaine à Montpellier et à Padoue (Italie), deux patients diabétiques utilisent le pancréas artificiel en dehors de l’hôpital. Depuis cette date, les essais successifs ont permis de confirmer la réduction considérable du risque d’hypoglycémie nocturne et l’amélioration du temps passé avec une glycémie normale.

Le système développé par Diabeloop, DBLG1tm, associe un capteur de glucose, une pompe patch et un smartphone sophistiqué et sécurisé. Via une connexion bluetooth, les informations sur le taux de glucose sont transmises au smartphone qui analyse, via des algorithmes complexes prenant en compte les paramètres personnalisés du patient et le taux de sucre circulant afin d’adapter automatiquement la dose d’insuline administrée par la pompe. Pour plus de précision, les utilisateurs peuvent entrer des informations sur leurs repas et leur activité physique.

Les résultats positifs de ce système observés en milieu hospitalier ont été validés par une étude en vie réelle incluant sur une période de douze semaines, 68 patients diabétiques de type 1 recrutés dans douze centres français.

Diabeloop a obtenu en novembre 2018 le marquage CE pour le DBLG1tm, étape réglementaire vers la commercialisation en Europe.

Le 28 septembre 2016, l’Agence américaine du médicament (FDA) autorisait la commercialisation d’un premier pancréas artificiel, le système Minimed 670G de Medtronic.

Ce dispositif est composé d’un capteur sous-cutané qui enregistre le niveau de glucose toutes les cinq minutes. Selon le taux de sucre, la pompe adapte sa perfusion d’insuline via un cathéter sous-cutané. L’écran de la pompe, semblable à un écran de smartphone, affiche le niveau de glucose et le débit d’insuline. Même si le MiniMed 670G ajuste automatiquement le niveau d’insuline, les patients doivent l’informer, lors des repas, de la quantité de glucides consommés, afin que le dispositif calcule la quantité d’insuline à perfuser.

La transplantation d’ilots de Langherans : ou en est-on ?

La transplantation d’îlots de Langerhans est la première et unique thérapie cellulaire du diabète de type 1 disponible. Offrant la perspective d’une insulino-indépendance, elle est porteuse d’espoir pour des millions de patients diabétiques de type 1.

Principe du traitement

Le traitement consiste à prélever un pancréas chez un donneur décédé, suivant la même procédure que lors d’un don d’organe. A l’intérieur de ce pancréas, les médecins prélèvent des petites cellules, les îlots pancréatiques, également appelés îlots de Langerhans. Après purification, ces îlots sont injectés directement dans le foie du patient diabétique. Ces cellules vont être capables de secréter de l’insuline et réguler de façon autonome la glycémie des patients greffés. Il est maintenant admis que la greffe d’îlots pour être efficace nécessite l’injection d’un nombre suffisant d’îlots requérant généralement 1 voire 2 pancréas de donneurs. Ceci pose le problème d’une pénurie d’organes et l’obligation de trouver des sources alternatives de cellules bêtas comme les cellules souches. Comme n’importe quelle greffe, cette transplantation d’îlots va nécessiter un traitement immunosuppresseur au long cours pour éviter le rejet d’où l’importance de bien peser le rapport bénéfice-risque.

En France, la technique n’est pas disponible en pratique courante car non prise en charge par l’assurance maladie mais uniquement dans le cadre d’essais cliniques contrairement à nos voisins européens (Suisse, Belgique, Royaume-Uni) qui peuvent y recourir en routine dans le cadre d’indications bien précises.

Indications

Actuellement cette technique s’adresse à 2 catégories de patients :

les patients diabétiques de type 1 porteur d’un greffon rénal fonctionnel : greffe d’îlots après greffe rénale,
les patients diabétiques de type 1 présentant une instabilité glycémique sévère malgré un traitement par insuline optimisé : greffe d’îlots seuls.

Résultats

Rémission complète (insulino-indépendance)

à 1 an : 70 %
à 3 ans : 50 %
Donc résultats proches de ceux obtenus avec la transplantation pancréatique.