Diabète et sport

L’activité physique quand on est diabétique fait partie intégrante des 4 piliers du traitement du diabète :

  • Diététique
  • Activité physique
  • Traitements médicamenteux et soins
  • Psychologie (bien être, acceptation de la maladie et de sa prise en charge)

De nombreux bénéfices sont apportés par la réalisation d’une activité physique régulière :

  • Évite la prise de poids
  • Améliore l’équilibre glycémique (optimise l’effet des traitements, évite l’augmentation du nombre de médicaments et des doses d’insulines…)
  • Diminution du risque cardio-vasculaire (diminue l’hypertension artérielle et agit sur le cholestérol), première cause de mortalité chez le diabétique
  • Ralentissement de l’évolution des complications micro-angiopathiques chez le diabétique (rétinopathie, neuropathie et néphropathie diabétique)
    • Bénéfices psychologiques :
    • Réduction du stress
    • Améliore la confiance et l’estime de soi
    • Meilleur forme physique et sensation de bien être
    • Amélioration de la qualité de vie

Chez le sujet non diabétique

  • Le glucose stocké sous forme de glycogène dans le muscle, est l’énergie utilisée pour assurer son fonctionnement
  • Après quelques minutes d’effort physique ces réserves s’épuisent, le foie prend alors le relais pour fournir aux muscles les besoins en glucose, et pour maintenir la concentration sanguine de glucose au taux constant de 1g/l.
  • Après l’exercice, l’effet de l’insuline est diminué et persiste plusieurs heures. Cet effet permet au foie et aux muscles de reconstituer leurs réserves en glucose.

Chez le diabétique non traité par insuline :

Dans le diabète de type 2, le pancréas est défectueux et même si la sécrétion d’insuline persiste, son activité est déficiente. Les diabétiques non traités par insuline sont en règle générale plus âgés (entre 40 et 75 ans) et en surcharge pondérale.

L’activité physique dans ce cas :

  • améliore la sensibilité des tissus à l’insuline et son efficacité
  • diminue le taux de glycémie (consommation du glucose par les muscles)


Chez le diabétique traité par insuline :

Le taux d’insuline ne diminue pas pendant l’exercice physique. Le glucose ingéré est rapidement et entièrement utilisé. L’effet de l’insuline injectée persiste empêchant ainsi la capacité du foie à produire du glucose d’où un risque important d’hypoglycémie. Ce risque est d’autant plus élevé si le patient n’a pas diminué ses doses et augmenté sa ration alimentaire surtout en sucres lents.

L’hypoglycémie peut survenir au cours de l’activité physique ou dans les heures qui suivent son arrêt, en particulier la nuit, si le sport a été pratiqué en fin d’après-midi ou dans la soirée et cela même si les doses d’insuline ont été diminuées. Pour disposer d’une bonne réserve de glucose au niveau du foie et des muscles, il faut consommer, les jours qui précèdent l’activité physique des sucres lents (pâtes, riz…)
Si vous commencez une activité physique avec une glycémie élevée et une acétonurie,vous pouvez aggraver un déséquilibre glycémique pendant l’effort. Il est souhaité dans ces conditions de ne pas démarrer une activité physique si la glycémie dépasse les 2,5g/l et s’il y a présence d’acétone dans les urines.

Pour commencer, luttez contre la sédentarité : préférez les escaliers à l’ascenseur, la marche à la voiture sur les déplacements courts, arrêtez vous à un arrêt de bus avant …

Misez sur le plaisir : le choix de la « bonne » activité est, avant tout, celle qui vous procure satisfaction, et qui vous donne envie d’y retourner, permettant de maintenir la motivation et la régularité.

Pour favoriser et maintenir votre motivation, il est important de prendre en compte plusieurs paramètres :

  • Adaptez votre activité à votre capacité : augmentez progressivement l’intensité et de la durée de l’effort
  • Mesurez vos performances pour noter vos progressions et vous encourager
  • Fixez vous des objectifs réalistes pour ne pas vous décourager
  • Favorisez la régularité : déterminer des temps précis dédiés dans votre agenda, se faire accompagner, ou pratiquer en groupe
  • Il est conseillé de privilégier des activités de type cardio-vasculaires, et atteindre un objectif de 45 min, 3 fois par semaine

Consultez votre médecin avant de vous lancer :

  • Une évaluation médicale initiale classique est nécessaire. Chez les diabétiques à risque cardio-vasculaire (âgés de plus de 40 ans, diabète ancien, autres risques associés type hypertension, cholestérol, tabagisme), une consultation cardiologique avec épreuve d’effort est conseillée.
  • Celui-ci pourra également vous aider et vous conseiller dans vos choix d’activités
  • Et adaptez vos traitements si nécessaire.

Selon la durée et l’intensité de l’effort, il est conseillé de :

  • Contrôler la glycémie, avant pendant et après (en cas de sensation de malaise).
  • Prévoir une collation.
  • Avoir toujours 3 morceaux de sucre sur soi

Avant l’effort :

Je contrôle ma glycémie capillaire 30 min avant l’effort :

  • Si glycémie > 2,5 g/L : je renonce à l’activité physique.
  • Si glycémie entre 1, 3 et 2,5 g/L : conditions idéales, je ne prends rien.
  • Si glycémie < 1,3 g/L : je prends une collation de 15 grammes de sucre.

Pour les patients sous Insuline :

Selon les conseils de mon médecin je diminue l’insuline

  • Rapide de 50% si l’activité est proche d’un repas
  • Lente de 20% si l’activité est à distance d’un repas

Le risque hypoglycémique peut survenir pendant et après l’activité, principalement pour les diabétiques sous insuline ou prenant des médicaments hypoglycémiants (Gliclazide, Glibenclamide, Glimépiride, et Répaglinide). Vous devez diminuer leur dosage selon les conseils de mon médecin.

Je ne modifie pas la dose de Metformine.

Pendant l’effort :

  • si durée < 1 heure : il n’est pas nécessaire de s’alimenter.
  • si durée > 1 heure : je consomme 15 g de sucre rapides par heure : 3 morceaux de sucre ou 1 pâte de fruit ou 1 barre de céréales ou 20 cl de soda non light.
  • Je m’hydrate bien: 1 litre d’eau par heure
  • En cas de sensation de malaise je contrôle ma glycémie

Après l’effort :

je contrôle ma glycémie capillaire après l’effort :

  • Si glycémie < 0,8 g/L : je prends une collation de 15 à 20 g de glucides lents.
  • Si effort soutenu 2 heures: je préviens le risque d’hypoglycémies tardives :
    • je double la ration de féculents au repas suivant
    • je diminue ma dose d’insuline lente de 20%