Aujourd’hui, dans le monde 1 personne sur  11 est  diabétique  dont 4,5 millions de personnes en France.  Toutes les tranches d’âge sont concernées que l’on soit soi-même diabétique ou proche d’un diabétique. Malheureusement, de nombreux enfants vivent  au quotidien avec un proche diabétique et il n’est  pas toujours facile de trouver les mots justes pour leur expliquer ce qu’est le diabète sans les inquiéter mais sans non plus, en minimiser les risques.

1/ Les tout-petits

« Dis-Mamie, pourquoi tu te pique le doigt ?  demande Jules en regardant avec inquiétude sa grand-mère prendre sa glycémie.

Justine, la maman de Jules se mord la lèvre bien embarrassée. Son petit garçon vient de fêter  ses  4 ans  et bien qu’il ne soit plus un bébé,  il est encore bien jeune pour comprendre des mots comme diabète, hypo-glycémie ou insuline.

Grand-mère Yolande fait semblant de ne pas entendre et demande au petit garçon d’aller se laver les mains.

Une scène ordinaire dans une vie ordinaire.

Comme Grand-mère Yolande,  Il peut vous sembler plus simple de faire la sourde-oreille  plutôt que répondre aux questions des tout-petits par désir de les protéger.

Cependant, face aux non-dits, les tout petits risquent de développer de l’anxiété qui peut se manifester par des cauchemars, des caprices, de l’agitation où même de la régression (l’enfant fait pipi au lit alors qu’il était propre).

Alors, comment leur parler ?

  • D’abord choisir le bon moment, où vous serez entièrement disponible.
  • Utiliser des mots simples adaptés à son âge et à son niveau de compréhension (remplacez par exemple le mot glucose par le mot sucre).
  • Il est possible d’expliquer à l’enfant que le corps a besoin de sucre (que l’on trouve dans les aliments) pour fonctionner comme une voiture a besoin d’essence pour rouler,
  • L’organe qui doit réguler cette quantité de sucre ne fonctionne plus ou peu et  la personne doit réfléchir à la place de cet organe qui ne fait plus son travail…Pour savoir si la dose de sucre est bonne , elle doit se piquer le bout du doigt, si le sucre est trop haut, elle se fait une piqure d’insuline et si le sucre est trop bas, elle doit en manger.
  • Montrez-vous rassurante,
  • N’hésitez pas à vous servir de livres pour enfants adaptés à son âge pour vous aider, à de petites vidéos pour enfants sur internet.
  • Posez des limites claires : l’enfant ne doit pas toucher aux médicaments pour jouer.
  • Laissez –leur du temps, chaque enfant est différent et chacun réagira différemment dans une même fratrie.
  • Montrez-vous à l’écoute et surtout expliquez-lui que vous serez toujours là pour répondre à ses questions

 2/ les 6-12 ans

Théo  8 ans se penche sur sa Maman qui s’est endormie sur la banquette. Elle est toute pâle et une fine pellicule de sueur recouvre son front.

«  Maman ? » s’étonne le jeune garçon en lui secouant le bras.

La jeune  femme ouvre les yeux et se redresse  péniblement. Sans un mot, l’enfant  court à la cuisine. Ce n’est pas la première fois que sa mère se retrouve dans cet état de faiblesse  et Théo sait ce qu’il doit faire. Il verse un grand verre de jus d’orange  qu’il apporte dans le salon.

« Merci mon grand »  murmure  la maman  en passant son free Style  sur son bras.

Dans cet exemple, on peut se rendre compte que Théo a reçu des renseignements simples mais pratiques qui lui permet d’affronter dans le plus grand calme l’hypoglycémie de sa maman.

Il est essentiel pour votre sécurité mais également pour la leur,  de leur apporter un maximum d’éléments à leur portée pour qu’ils puissent répondre aux situations d’urgences sans angoisse.

Quelques idées…

    • Lui apprendre à reconnaître les signes de l’hypoglycémie (pâleur, sueur, tremblements, fatigue, somnolence, vertiges, troubles de la parole, perte de connaissance…)
    • Lui expliquer la conduite à tenir en cas d’hypoglycémie :
    • Donner du sucre à la personne
    • S’il s’agit d’une pompe sous-cutanée, lui expliquer qu’il est possible d’arracher la pompe ou de déconnecter le cathéter si la personne est inconsciente.
    • Lui montrer où se trouve le Glucagon et lui apprendre à l’injecter.
    • Mettre à la portée de l’enfant les numéros à appeler en cas d’urgence.
    • Apprenez-lui l’adresse de la maison
    • Pensez à lui montrer comment fonctionne votre téléphone fixe ou portable.
    • N’hésitez pas à mettre en scène sous forme de jeu les différentes situations d’urgence

En conclusion, il est donc important de communiquer avec  les  enfants sur  la maladie et sa prise en charge  afin de dédramatiser le vécu de la situation.  Il ne faut pas hésiter à répondre à leurs questions s’ils en ont sans pour autant les surcharger d’information. Il faut également ne pas hésiter à leur apprendre les gestes d’urgence sous forme de jeu pour qu’ils soient moins angoissés si la situation se présente un jour.