D’après l’article de L. MONNIER et al. Positionnement du diabète auto-immun de l’adulte (LADA) : type 1 lent ou type 2 rapide ? Diabétologie Pratique juin 2022.

Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit.

Les diabètes de l’adulte sont hétérogènes, influencés par l’âge au diagnostic, le degré du déficit de l’insulinosécrétion et le degré d’insulinorésistance lui-même favorisé par le surpoids ou l’obésité.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révisé en juin 2019 la classification des diabètes, distinguant les formes « hybrides » et notamment le diabète LADA.

Qu’est-ce que le LADA ? Quels en sont les manifestations cliniques ?

Le LADA (Latent Autoimmune Diabetes in Adults) est un diabète auto-immun de l’adulte de développement lent. Ses caractéristiques cliniques sont intermédiaires entre celles du diabète de type 1 et du diabète de type 2. Pour l’American Diabetes Association, le LADA est une forme lente de diabète de type 1.

Il se distingue du diabète de type 1 « classique » par une progression plus lente vers la destruction des cellules bêta pancréatiques. Son mode de révélation diffère de la carence insulinique aiguë du diabète de type 1 qui se manifeste classiquement, chez l’enfant ou l’adolescent, par la survenue brutale, en quelques jours ou quelques semaines, d’un syndrome polyuro-polydipsique (diurèse abondante et soif excessive avec augmentation des boissons du fait de l’hyperglycémie), d’une perte de poids, voire d’une acido-cétose diabétique en rapport avec une carence profonde de la sécrétion en insuline.

Contrairement au diabète de type 2 qui s’installe chez un sujet plus âgé, et évolue lentement sur plusieurs mois ou années , le LADA s’installe plus rapidement chez des adultes relativement jeunes, se caractérise par une évolution plus rapide vers l’insulinodépendance et s’associe à la présence de marqueurs d’auto-immunité (anticorps anti-GAD, anti-IA2, anti-ZnT8 dosables dans le sang).

Quel traitement ?

Un traitement non insulinique peut initialement être débuté lors de la découverte d’un LADA puisque celui-ci se révèle habituellement sur le mode non-insulinodépendant. Le traitement suit alors les recommandations habituelles mais avec des précautions particulières en ce qui concerne la classe des inhibiteurs du SGLT2 en raison du risque d’acido-cétose diabétique liée à la faible réserve de cellules bêta fonctionnelles (cellules qui sécrètent l’insuline).

L’évolution du LADA se fait donc, à plus ou moins court terme, vers l’insulinodépendance avec la nécessité d’introduire un traitement insulinique.