(Mis en ligne par le Dr Nelly MORTINIERA tiré de l’article publié par le Pr Louis Monnier dans la revue Diabétologia, 2022).

Introduction : 

La prévention des complications diabétiques chez le sujet diabétique de type 1 passe par le maintien d’une glycémie la plus proche de celle du patient non diabétique.  L’auto-surveillance de la glycémie par piqure au bout du doigt présente des inconvénients évidents qui sont : 

  • Elle ne donne aucune indication sur les variations de la glycémie au moment où la valeur de la glycémie s’affiche à l’écran. 
  • Elle ne permet pas de prédire les montées ou les descentes plus ou moins brutales de la glycémie (tendance hyperglycémie ou hypoglycémie).

L’enregistrement de la glycémie en continu permet de contourner les limites des de l’auto-surveillance au bout du doigt, l’idéal étant l’enregistrement en temps réel de la glycémie. 

Méthode utilisée par les auteurs : 

Pour tester les avantages potentiels ou présumés du CGM (Mesure en Continu du Glucose dans le tissu sous cutané) par rapport à la mesure de la glycémie au bout du doigt, chez les patients ayant un diabète de type 1, les auteurs ont réalisé un résumé de plusieurs études (21 études au total) qui portaient sur une population totale toute étude confondue de 2149 patients ayant un diabète de type 1 traités soit par stylo à insuline soit par pompe à insuline sous-cutanée. 

La valeur de l’hémoglobine glyquée était le critère principal, et la présence d’hypoglycémies sévères ou d’accidents aigus de type que la décompensation en acidocétose étaient considéré comme des critères secondaires, avec un suivi allant de 3 jours à 48 semaines. 

Résultats rapportés : 

De manière globale : 

Les patients ayants bénéficiés de la pose d’un CGM ont davantage amélioré leur hémoglobine glyquée par rapport à ceux qui sont restés sous contrôle glycémique au bout du doigt. En ce qui concerne les hypoglycémies ou les accidents aigus de type décompensation acido-cétosique, le nombre de ces évènements n’ont pas été modifié de manière significative. Cette analyse globale a conduit à la conclusion que le monitoring continu des glycémies en sous-cutané est associé à une amélioration de l’équilibre glycémique chez le diabétique de type 1 sans pour autant réduire les hypoglycémies et les complications aigues du diabète. L’absence de résultat significatif sur ces 2 paramètres (hypoglycémies et complications aigues) est un peu décevante car on aurait pu s’attendre à leur réduction grâce au port du CGM. 

L’analyse en sous-groupes : 

Les auteurs de cette analyse ont ultérieurement procédé à une analyse en sous-groupes en classant les patients en fonction des variantes suivantes : 

  • Le niveau de l’hémoglobine glyquée : La baisse de l’hémoglobine glyquée était plus importante chez les patients ayant une hémoglobine glyquée supérieure à 8%. En dessous de cette valeur la baisse était non significative.  
  • Le type de traitement : La baisse de l’hémoglobine glyquée n’a été observée que chez les patients traités par stylos d’insuline. 

Conclusion générale : 

Cette analyse a montré que le port d’un CGM améliore le contrôle glycémique des patients ayant un diabète de type 1, en particulier lorsqu’ils sont déséquilibrés avant une hémoglobine glyquée supérieure à 8%. Ce résultat encourageant mérite d’être pris en compte dans la stratégie de prise en charges des patients diabétiques de type 1 qui devrait être incités à utiliser plus largement le CGM dans ce type de diabète. Le point négatif est l’absence pour l’instant de réduction des hypoglycémies et des décompensations aigues en acidocétose.  Cette analyse peut dans l’avenir servir de « starter » pour initier d’autres études portant en particulier sur ces 2 derniers points.