L’insuline a été découverte en 1921 par une équipe de chercheurs de l’Université de Toronto – Canada, F. Banting, C. Best et J. MacLeod. En 1923, Sir Frederik Banting et son équipe ont reçu le Prix Nobel de Médecine pour cette découverte qui a révolutionné la thérapie et le pronostic du diabète. Avant 1921, les personnes diabétiques étaient malheureusement condamnées à mourir …

Depuis l’antiquité, les Grecs et les Égyptiens connaissaient le diabète. Le mot diabète vient même du grec “passer à travers”, terme qui renvoie aux urines sucrées qu’avaient observé les grecs chez certains patients.

L’INSULINE, DE QUOI S’AGIT-IL

• L’insuline est une hormone sécrétée par les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas. Chez une personne non diabétique, l’insuline est sécrétée de manière continue et elle régule notamment le taux de glucose (ou glycémie) dans le sang.

• Chez les personnes diabétiques de type 1, le pancréas ne sécrète plus d’insuline. Les personnes atteintes d’un diabète de type 1 doivent apporter de l’insuline à leur organisme pour réguler leur glycémie (taux de sucre dans le sang) pour permettre au corps d’utiliser correctement le glucose ingéré. L’insuline ne peut pas être ingérée (par ex. sous forme de comprimés) car elle serait digérée comme n’importe quel aliment et détruite par l’acide de l’estomac. Elle doit être injectée par voie cutanée pour passer dans le sang.

• Chez les personnes atteintes d’un diabète de type 2, en revanche, l’organisme sécrète de l’insuline, mais ne l’utilise pas correctement. Sans insuline, le glucose reste dans le sang. Or des taux de glycémie constamment élevés peuvent provoquer différents types de dommages à l’organisme.

Chaque personne souffrant d’un diabète est unique et les facteurs qui régissent sa maladie et son style de vie ont un impact sur le traitement.

L’INSULINE, SON HISTOIRE

• 11 janvier 1922 – La première injection d’insuline à l’homme. Les premières injections d’extraits pancréatiques sauvent Leonard Thompson, garçon de 14 ans atteint d’un diabète au stade de coma. C’est une première mondiale.
• 1923 – Le prix Nobel de Médecine est décerné à Banting et Mac Leod. Banting le partage avec Best, Mac Leod avec Collip. La même année, des laboratoires se mettent à produire de l’insuline extraite de pancréas de bœuf et de porc, qui ont une insuline très proche de celle de l’Homme.
• 1935 – Mise au point par Hagedorn et Fisher de l’insuline Protamine Zinc, première insuline d’action lente.
• Mise au point et commercialisation en 1950 de la Neutral Protamine Hagedorn, insuline d’action intermédiaire encore aujourd’hui largement utilisée sous le nom de NPH ou dans les mélanges préétaplies (ou Prémix).
• 1978 – Les laboratoires Eli Lilly réussissent le clonage du gène humain de l’insuline, étape importante pour produire de l’insuline par génie génétique.
• 1980 – L’insuline de porc est humanisée en modifiant le seul acide aminé qui la distingue de l’insuline humaine.
• 1982 – La première insuline humaine obtenue par génie génétique, apparaît sur le marché. Contrairement aux insulines extraites de pancréas animaux, celle-ci est véritablement de l’insuline humaine.
• 1986 – Les laboratoires Novo choisissent la levure Saccharomyces cerevisiae plutôt que le colibacille pour exprimer le gène humain de l’insuline et obtenir l’hormone industriellement.
• Apparition en France des nouvelles insulines dont la structure a été modifiée pour changer leur rapidité d’action : les analogues rapides (1997), comme l’Humalog (E.Lilly), NovoRapid (Novo) et Apidra (Sanofi) et les analogues lents (2003), comme Lantus et Tougéo (Sanofi), Levemir (Novo).
• Et, depuis peu deux nouvelles insulines “ultra rapides” sont disponibles : Fiasp® (Novo) et Lyumjev® (Lilly). Une société française, Adocia, travaille sur un concept de “capsule” – BioChaperone® Lispro – pour accélérer l’action de l’insuline.
L’INSULINE, SES MODES D’ADMINISTRATION

L’insuline peut être administrée soit
• via une pompe à insuline qui est un appareil portable ou implantable destiné à administrer de l’insuline en continu à l’aide d’un fin cathéter placé sous la peau. Le principal avantage de la pompe est qu’elle peut assurer le maintien d’une glycémie plus constante. La pompe à insuline permet également une gestion plus flexible de la vie quotidienne. Les dernières générations de pompe peuvent être couplées à la mesure du glucose en continu et peuvent ainsi agir en automatique sur l’injection d’insuline de façon à protéger le patient de l’hypoglycémie.

• L’apport d’insuline peut se faire sous forme d’injections à l’aide de seringues ou stylos :

. via un schéma de multi-injections quotidiennes, c’est à dire plusieurs piqûres d’insuline/jours mais quel que soit votre schéma d’insulinothérapie et votre profil, l’objectif demeure le même : limiter les trop grandes variations de votre glycémie tout au long du cycle biologique, soit 24h avec alternance d’un jour et d’une nuit (nycthémère).

Les différents schémas d’injections (de 1 à 5 injections par jour) peuvent être prescrits par votre médecin, en fonction de votre type de diabète, de vos besoins en insuline et de votre mode de vie.
Dans le cas d’un schéma basal-bolus, l’insuline basale, aussi appelée insuline pour vivre, correspond à une ou deux injections d’insuline lente. Si vous utilisez une pompe à insuline, cela correspond au débit de base.
L’insuline pour manger (insuline prandiale) est apportée par un bolus, c’est à dire une injection d’insuline rapide au moment des repas, en fonction du nombre de glucides ingérés.
L’insuline de correction permet, grâce à une injection d’insuline rapide, de corriger votre glycémie si elle est trop élevée.

L’INSULINE, SES DIFFERENTS TYPES

Sur le marché français, il existe une trentaine d’insulines commercialisées par plusieurs laboratoires pharmaceutiques : Lilly, Novo Nordisk et Sanofi…

On peut classer les insulines en 4 catégories :
• Les insulines rapides
• Les analogues lents
• Les insulines retard
• Les mélanges d’insulines

On distingue les différentes insulines en fonction de leur durée et rapidité d’action.

Au cours du siècle dernier, notre compréhension du diabète et nos options de traitement se sont considérablement améliorées. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire. À l’échelle mondiale, la prévalence du diabète est de 8,8 % et ce taux devrait augmenter partout dans le monde, surtout en raison du vieillissement de la population et de la hausse du taux d’obésité. Bien que ces facteurs contribuent de façon notable à l’augmentation spectaculaire du diabète de type 2, il a été prouvé qu’il y a aussi une prévalence croissante du diabète de type 1.

Sources :
www.medecinesciences.org
www.worlddiabetestour.org
www.federationdesdiabetiques.org
https://parlonsdiabete.com