LES BIENFAITS DE L’ACTIVITE PHYSIQUE

Mis en ligne par le Dr Céline EID

 

Qu’est-ce que l’activité physique ?

L’activité physique se définit comme « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques entrainant une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique de repos ». Le sport n’est ainsi que l’une des multiples facettes de l’activité physique qui peut être pratiquée au travail, lors des déplacements (marche…), des activités domestiques (ménage, jardinage…) et des loisirs.

La sédentarité est quant à elle définie par le temps passé assis ou allongé entre le réveil et le coucher, lors des déplacements (voiture…), des loisirs (temps d’écran, de lecture…) et du travail

Pourquoi est-il si important de « bouger » ?

L’inactivité physique, qui est responsable de 5 millions de décès par an dans le monde, est la première cause de mortalité évitable dans les pays développés, devant le tabac…

Plusieurs études ont montré un risque de surmortalité chez les adultes au-delà d’un temps de sédentarité de 3 heures par jour et de façon plus marquée au-delà de 7 heures par jour. Ceci s’explique par un risque plus élevé de mortalité cardio-vasculaire et par cancers. Par ailleurs, la sédentarité s’associe à un risque deux fois plus élevé de développer un diabète de type 2 et à un moins bon contrôle glycémique chez les patients diabétiques.

Les bénéfices d’une activité physique régulière ont été prouvés scientifiquement à tel point que l’activité est encouragée comme traitement non pharmacologique de certaines pathologies chroniques par les sociétés savantes et les autorités de santé publique.

En effet, l’activité physique, pratiquée de manière régulière, permet de prévenir et de traiter les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 et certains cancers. Elle diminue le risque de mortalité précoce de 30 % et permet d’éviter 30 % des maladies cardio-vasculaires qui sont actuellement la 1ère cause de mortalité chez la femme en France et la 2ème cause chez l’homme. Elle prévient 20 à 25 % des cancers du sein, du colon et de l’utérus, réduit de moitié la survenue du diabète chez des sujets pré-diabétiques et diminue de 30 % la survenue du diabète dans la population générale. Chez les patients diabétiques de type 2, l’activité physique régulière réduit de 30 à 40 %  le risque de mortalité toutes causes et de 20 à 40 % celui de mortalité cardio-vasculaire. 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée pratiquées cinq fois par semaine permet en outre de réduire l’HbA1c de 0,7 %. Elle contribue également à la prévention de l’hypertension artérielle, du surpoids et de l’obésité et est associée à une meilleure santé mentale, un retard à l’apparition des démences, une régression des douleurs chez les patients atteints de pathologie ostéo-articulaire  et à une amélioration de la dépression, de la qualité de vie et du bien-être.

Il n’y a pas de seuil minimal d’efficacité. L’activité physique de faible intensité est elle aussi corrélée à des effets bénéfiques sur la santé.  Pour exemple, 15 minutes de marche quotidienne sont associées à une réduction de la mortalité de 14 %.

Le mythe des 10 000 pas/jour

Il est né au Japon à l’occasion des premiers jeux olympiques de Tokyo en 1964 lorsque l’entreprise Yamasa Corporation lance un podomètre appelé le « Manpo-kei » (traduction : mesure des 10 000 pas). Aucune étude scientifique n’a, à ce jour, validé cet objectif.

Le quota journalier à effectuer pour être en forme se situerait plutôt entre 5000 et 6000 pas par jour selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps).

 

Activité physique : Quelles sont les recommandations ?

L’OMS recommande actuellement pour les adultes la pratique de 150 min/semaine d’activité d’endurance d’intensité modérée (30 min 5 fois/semaine) ou 75 min/semaine d’activité d’endurance d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente des deux. Pour les enfants et les adolescents, au moins 60 minutes/jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue sont préconisées.

La HAS a publié en octobre 2018 un guide pratique de « promotion, consultation et prescription médicale d’activité physique et sportive  pour la santé chez les adultes » accompagné de référentiels d’aide à la prescription par pathologie (Diabète de type 2, Surpoids, Hypertension artérielle, Maladie coronarienne, AVC, BPCO). L’objectif est de permettre aux médecins de prescrire de l’activité physique aux personnes atteintes de maladies chroniques ou présentant un état de santé pour lesquels les bénéfices de l’activité physique sont reconnus.

Dans le même sens, le Vidal, en partenariat avec le Comité National Olympique et Sportif Français, a publié  son « MédicoSport-Santé ». Il s’agit d’un  dictionnaire des disciplines sportives  à visée médicale, qui recense les caractéristiques de chaque discipline ainsi que les conditions de pratique dans le cadre du sport-santé.

 

En conclusion, les bénéfices sur la santé d’une activité physique régulière ne sont plus à démontrer. Le rapport d’expertise de l’INSERM 2019 montre tout l’intérêt d’une activité physique adaptée dans la prévention et le traitement des maladies chroniques. Toute activité physique chez le sujet sain comme chez le sujet présentant une pathologie chronique est donc bénéfique à la condition qu’elle soit réalisée de manière régulière et avec une intensité et une durée suffisantes.