SERVICE ENDOCRINOLOGIE DU CENTRE HOSPITALIER DE PERPIGNAN

DIABETE ET SCOLARITE

• Chez l’enfant, le diabète est dû à la destruction des cellules du pancréas qui fabriquent une hormone , l’insuline indispensable à la régulation du taux de sucre dans le sang (glycémie).
• Pour faire baisser la glycémie, il faut se substituer aux cellules du pancréas, les îlots de Langherans et administrer l’insuline différemment. L’insuline ne peut être prise par la bouche car elle est détruite lors de la digestion. Il faut donc l’injecter sous la peau.
• Normalement le pancréas régule le taux de glucos pour délivrer une quantité d’insuline adaptée aux besoins physiologiques.
• Le pancréas adapte naturellement la “production d’insuline” en fonction des éléments qui font varier le taux de glucose : l’alimentation, l’activité physique, le stress.

La scolarité

L’enfant qui a un diabète est un élève comme les autres. Il suit les cours comme les autres et peut manger à la cantine. Il participe aux cours d’éducation physique, aux sorties scolaires et part en classe de découverte avec ses camarades.
Il faut lui permettre de manger en classe en cas d’hypoglycémie et d’aller aux toilettes. Si besoin, il peut prendre une collation et faire ses analyses dans de bonnes conditions.
A chaque rentrée scolaire, le jeune élève et ses parents rencontrent les enseignants et (si possible) le service de santé scolaire pour les informer.
POUR VOUS AIDER (PAI, EXAMENS, AVSI, APAD)

Le Projet d’Accueil Individualisé (P.A.I.)
Depuis plusieurs années, l’Education Nationale s’efforce d’améliorer l’accueil des enfants atteints d’un trouble de santé ou bien d’un handicap. La circulaire n° 2003-135 du 8 septembre 2003, relative à l’accueil en collectivité des enfants et des adolescents atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue durée, a pour but d’harmoniser les conditions d’accueil en collectivité des enfants atteints de maladie chronique, d’allergie et d’intolérance alimentaires en offrant un cadre et des outils susceptibles de répondre à la multiplicité des situations individuelles rencontrées.

Le Projet d’Accueil Individualisé (PAI) est avant tout une démarche d’accueil résultant d’une réflexion commune des différents intervenants impliqués dans la vie de l’enfant ayant une maladie. Il a pour but de faciliter l’accueil de cet enfant sans se substituer à la responsabilité des familles.

Mise en place du P.A.I.
Le PAI est un document écrit, élaboré à la demande de la famille ou en accord et avec la participation de celle-ci, à partir des besoins thérapeutiques précisés dans le document signé par le médecin qui suit l’enfant dans le cadre de son diabète.
Une réunion avec la famille, le médecin scolaire ou de la PMI, ou le médecin et l’infirmier(ère) de la collectivité d’accueil, le directeur de la collectivité, et l’équipe éducative, permet d’en préciser les modalités d’exécution et de répondre aux interrogations de chacun.
Ce document organise les modalités particulières de la vie quotidienne de l’enfant dans la collectivité et fixe les conditions d’intervention de chacun. Sont notamment précisés les conditions des prises de repas, les interventions médicales, paramédicales ou de soutien, leur fréquence, leur durée, leur contenu, les méthodes et les aménagements souhaités. Détailler l’ensemble de ces éléments est donc très important.
ll peut y être ajouté : l’ordonnance qui indique avec précision le médicament qu’il convient d’administrer (nom, doses et horaires) ; la prescription ou non d’un régime alimentaire. Le protocole d’urgence est joint dans son intégralité au PAI.
La scolarité de l’élève se déroule ensuite dans des conditions ordinaires, mis à part les aménagements prévus par le PAI.
Il peut être mis en place pour tous les enfants dès la naissance : à la crèche ou dans les garderies, à l’école, au collège et au lycée, dans les centres de vacances et de loisirs.
DIABÈTE JUVÉNILE ET ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE : L’AVSI
Dans certains cas de pathologies et de diabète juvénile, il est possible de faire la demande d’un(e) auxiliaire de vie scolaire individuel — ou AVSI. C’est une aide-permanente qui permet à l’enfant d’être autonome et de s’intégrer en classe. Peu d’enfants peuvent bénéficier de l’AVSI. Néanmoins, il est possible de faire une demande conjointe avec l’école auprès de la MDPH (reconnaissance de situation de handicap).

SPORT À L’ÉCOLE

L’enfant doit pratiquer les mêmes activités physiques que les autres.
Le sport peut faire baisser la glycémie (hypoglycémie) pendant ou après l’exercice.
Le professeur d’éducation physique doit en être averti. Si possible, il prévient l’enfant et les parents lorsqu’une activité plus intense (endurance) est prévue.
L’enfant et le professeur doivent disposer de sucre sur eux.
Il faut être plus vigilant si l’activité n’était pas prévue ou plus intense que d’habitude. Dans ce cas, l’enfant prendra une collation supplémentaire.
Tous les sports scolaires peuvent être pratiqués. Certains méritent plus d’attention (natation, sports nautiques, sports d’équilibre).

LA CANTINE SCOLAIRE
L’enfant peut manger à la cantine scolaire, sans régime particulier
Quelques adaptations suffisent.

A vector illustration of kids eating at the school cafeteria

Il doit pouvoir disposer d’un féculent à chaque repas (pain, pommes de terre, riz, pâtes, semoule, haricots secs, lentilles, céréales …) et d’un éventuel produit de remplacement (laitage et fruit) en cas de dessert sucré.
Une collation doit en général être prise dans la matinée, au cours d’une récréation ou d’une interclasse.
En dehors des repas et de la collation du matin, l’enfant ne doit pas manger sauf cas particuliers (autres collations définies par le diabétologue avec les parents).
L’enfant boit de l’eau et non des boissons sucrées.
Cependant, pour un parent, laisser son enfant manger à la cantine est une étape importante. Cela peut devenir une source d’angoisse quand l’alimentation demande une attention particulière dans la prise en charge d’une maladie comme le diabète.

Comment s’y préparer ?
Le maître-mot est l’anticipation pour que tous les intervenants (infirmière libérale, personnel de cuisine, famille,…) puissent encadrer l’enfant ou l’adolescent.
Une inscription à la cantine entraîne la rédaction d’un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) spécifique « alimentation » qui vient compléter le PAI. Ce document s’adresse aux personnels susceptibles d’intervenir sur les repas de l’enfant. Il contient une information générale sur les aliments importants dans le diabète, la répartition journalière de l’enfant, des équivalences en cuillères à soupe et en poids pour s’adapter aux matériels de chaque établissement, des équivalences glucidiques simples pour que les personnels puissent guider l’enfant dans ses choix et les coordonnées des diététiciennes disponibles pour apporter un complément d’information et/ou trouver des solutions dans des situations particulières (menus à thème, goûter d’anniversaire, carnaval…). Ce document est valable également pour les sorties scolaires, les classes vertes, les voyages en France et à l’étranger (le PAI est traduit par nos soins ou avec l’aide du professeur de l’enfant).
L’inscription à la cantine implique aussi un travail avec l’enfant et l’adolescent en vue de l’autonomiser sur les choix à faire au self, notamment par rapport à son diabète. Ce travail se fait sous forme d’atelier collectif où les enfants échangent entre eux autour des plateaux qu’ils ont composés. D’un point de vue individuel, nous travaillons avec des menus de cantine pour les aider à adapter le repas de manière à pouvoir manger, comme leurs camarades, sans être frustré.

LES SORTIES ET VOYAGES SCOLAIRES

L’élève qui a un diabète peut partir avec ses camarades. Le diabète n’empêche pas de voyager.
C’est très important pour l’enfant. C’est une occasion de réaliser que le diabète n’empêche pas de vivre comme les autres. C’est aussi important pour les parents de franchir ce premier pas vers l’autonomie de leur enfant.
Ces séjours s’adressent plutôt à un enfant qui a acquis une certaine autonomie dans le traitement du diabète.
Cependant, un des enseignants l’aidera dans ses soins.
Tout se passera d’autant mieux que les modalités du séjour auront été établies bien à l’avance.
Le voyage Aller-Retour
Pensez aux horaires et décalages, durée des escales, organisation des repas.
Les formalités administratives
Certificat médical justifiant le transport de matériel injectable.
Vérification du contrat d’assurance souscrit par la famille (hospitalisation, rapatriement).
NB : Demander si, parmi les familles d’accueil, il y en a une qui a l’expérience du diabète.
Toutes les informations transmises au pédiatre diabétologue permettront d’envisager en consultation, les modifications éventuelles du traitement et de la surveillance pour ce séjour.
Le matériel
L’enseignant s’assure, auprès des parents, que l’enfant emporte assez de matériel pour couvrir d’éventuelles pertes. Calculer la quantité pour la durée du séjour et prendre un peu plus (environ un tiers).
Il veille aussi à la bonne conservation de l’insuline et du glucagon.
Il vérifie que l’enfant a toujours sucre et collations sur lui.
Le séjour
Le programme des activités doit être connu de l’enfant pour adapter son traitement.
L’enfant tient compte des horaires et de la composition des repas, surtout s’ils sont très différents de ses habitudes.
Remettre à la famille une lettre-type et le document sur la conduite à tenir en cas d’hypoglycémie.
Documents
L’AJD met à la disposition des familles, sur simple demande au secrétariat :
• Des certificats pour le transport en douane du matériel,
• Des courriers explicatifs dans la langue du pays,
• Des cartes en Anglais, Allemand, Espagnol, Italien et Arabe,
• Des listes de médecins, d’associations,
• Des délégations des laboratoires…

SITUATIONS SPÉCIFIQUES (DE L’ÉCOLE MATERNELLE AU LYCÉE)
A l’école maternelle et dans les petites classes primaires CP, CE1 et CE2
Quel est le risque ?
C’est l’hypoglycémie, pourquoi ? Parce que l’alimentation et l’activité physique du petit enfant sont variables.
L’alimentation : il n’est pas toujours facile de réaliser, au petit déjeuner en particulier, un apport calorique et glucidique égal d’un jour à l’autre. Difficile de faire manger un petit enfant de 4 ans qui n’a pas faim, qui est grognon parce qu’il est enrhumé, qui n’a pas envie de se dépêcher pour aller à l’école.
L’activité physique : elle est variable selon les jeux proposés à l’école, selon le dynamisme du petit enfant ce jour là, selon le temps, et les jeux de plein air.
Faciliter l’intégration des enfants à l’entrée en primaire ou au collège
Chaque enfant étant différent, l’enfant et ses parents sont les plus à même de trouver des moyens pour que l’intégration scolaire soit une réussite. Voici quelques moyens qui permettent aux parents de trouver des solutions.
Favoriser la communication avec l’enseignant
Rencontrer systématiquement l’enseignant au début de l’année scolaire ou même à la fin de l’année scolaire précédente pour l’informer de -et sur- la maladie.
Rencontrer rapidement l’enseignant et/ou le chef d’établissement et/ou le médecin scolaire et leur présenter le projet d’accueil individualisé.
S’appuyer sur des personnes aidantes
Les personnels au contact de l’enfant
D’autres adultes sont susceptibles d’intervenir au sein de l’établissement au cours des récréations, des activités sportives, des sorties de classe et à la cantine. Il est important qu’ils soient informés du diabète, de ses symptômes et du traitement.
Le lycée
Le plus simple, est de suivre sa journée.
• Le petit déjeuner pris trop tôt, rapidement et trop léger, et son risque d’hypoglycémie secondaire (attention aux trajets en mobylette ou en scooter).
• La pause de 10 h trop brève (ou le regard des autres ?) gênant la collation de 10 h avec le risque d’hypoglycémie vers 12 h.
• L’horaire variable du repas de midi selon les emplois du temps : 12 h, 13 h ou 13 h 30. Le passage à un schéma à trois injections est souvent nécessaire, mais il faut avoir un lieu où faire l’injection de 12h ou 13h.
• Les cours se terminant tard l’après-midi, et entraînant un goûter tardif avec sa conséquence d’hyperglycémie de fin de journée. Une insuline de courte durée d’action injectée au stylo juste avant le goûter pendant les horaires scolaires peut être conseillée.
• Le stress des contrôles et des examens, facteur d’hyperglycémie. Parmi les multiples préoccupations de l’adolescence, les préoccupations scolaires ne sont pas les moindres et font quelquefois passer au second plan certaines contraintes de surveillance (analyses d’urines, carnet…) avec le risque de déséquilibre, voire même de cétose. Il faut essayer de faciliter le traitement le plus possible : stylos injecteurs, lecteurs très rapides, mélanges diminuant le nombre d’injections du matin et du soir, et rendant acceptable une injection à midi ou au goûter.
• Les horaires de travail ou apprentissage ou l’intensité d’un travail physique auxquels l’adolescent n’était pas habitué peuvent poser problème.
• Les voyages scolaires et les activités sportives font partie de la routine et ne posent plus guère de problèmes. Attention toutefois aux hypoglycémies !

La scolarité


http://enfance-adolescence-diabete.org/
http://www.tousalecole.fr/