Article du Dr Céline Eid d’après un article des Pr BAUDUCEAU et BORDIER paru en 2018 dans « Diabétologie pratique »

Les diabétiques sont considérés comme à haut risque cardio-vasculaire, en particulier s’ils ont un autre facteur de risque comme le tabac, l’hypertension artérielle ou un excès de cholestérol. Les complications cardiaques, notamment celles touchant les artères coronaires (= coronaropathie ou ischémie myocardique), sont souvent silencieuses chez le patient diabétique et nécessitent d’être dépistées en raison du risque non négligeable de morbi-mortalité.

En quoi consiste la mesure du score calcique ?

La mesure du score calcique coronaire s’est révélée ces dernières années comme l’examen de choix pour le dépistage de l’ischémie myocardique silencieuse du diabétique asymptomatique. Il s’agit d’un examen simple, non invasif, reproductible, peu couteux et facile d’accès, qui détecte et quantifie les dépôts de calcium dans les artères coronaires, reflétant l’importance de l’athérosclérose.

En pratique, le patient réalise un scanner thoracique sans injection de produit de contraste. L’examen est rapide puisqu’il dure 2 minutes et est interprété en moins de 10 minutes par le radiologue. Il ne nécessite pas d’être à jeûn et les traitements antidiabétiques tels que la metformine peuvent être poursuivis.

Le taux de calcium coronaire est déterminé par le calcul du score d’Agatston à l’aide d’un logiciel spécifique. La mesure du score calcique a un intérêt diagnostique pour dépister la maladie coronaire silencieuse et pronostique permettant de prédire le risque cardio-vasculaire du patient.

Comment l’interpréter ?

Le score calcique renseigne sur la probabilité de sténose (= rétrécissement) significative des artères coronaires et permet de prédire le risque d’événement cardio-vasculaire dans les 5 ans. Plus le score calcique est haut, plus la probabilité de maladie coronaire est élevée.

– Un score calcique nul permet d’identifier les patients à faible risque coronarien qui ne nécessitent pas d’explorations cardiologiques complémentaires.

– Un score calcique entre 10 et 100 correspond à un risque faible à modéré n’imposant pas d’exploration cardiologique complémentaire. La prescription d’antiagrégants plaquettaires tels que l’aspirine pour fluidifier le sang se discute en fonction du score et de l’importance des facteurs de risques cardio-vasculaires.

– Un score calcique entre 100 et 400 définit un risque élevé, à pondérer avec l’âge du patient, et peut nécessiter la prescription d’antiagrégants plaquettaires et la réalisation d’examens complémentaires auprès d’un cardiologue.

– Un score calcique supérieur à 400 témoigne d’un risque cardiovasculaire majeur et nécessite la réalisation d’explorations fonctionnelles complémentaires auprès d’un cardiologue, et, selon les résultats, la réalisation éventuelle d’une coronarographie.
Le score calcique n’a pas d’intérêt chez les patients qui ont déjà fait un accident cardiovasculaire ou qui ont une maladie coronaire avérée. Il est en revanche particulièrement intéressant chez le patient à risque intermédiaire pour reconnaître le très haut risque marqué par un score d’Agatston supérieur à 300 ou 400.

En conclusion

Le score calcique est donc un examen simple de réalisation qui permet de dépister la maladie coronaire silencieuse chez le diabétique. Il permet d’identifier les patients à haut risque de complication cardio-vasculaire justifiant une intensification du traitement des facteurs de risque et des explorations cardiologiques complémentaires.